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Découverte de la confection de chaps personnalisées et autre objet en cuir, ainsi que nos chiens Bergers Australiens LOF. Numéro d'éleveur SCC: n°701319 Numéro d'affixe "Hopeful Farm": n° 72618 Numéro siret : 484 350 053 00019 BPJEPS Equitation Mention Western

15 Feb

Portrait de Michel Gigandet "Leather crafter"

Publié par Cody  - Catégories :  #Little Workshop

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C’est très difficile de parler de soi même et j’aurais de loin préféré que quelqu’un d’autre que moi se colle à cette tâche.

 

D’autant que je n’ai rien à raconter d’extraordinaire sur mon parcours. Même si j’ai connu bon nombre de situations très enrichissantes, je n’ai pas comme Pedro (PEDRINI), un jour, pris mes cliques et mes claques, traversé le Nevada par grand froid en stop, avec un petit blouson en jean sur le dos en croyant que ma dernière heure était arrivée, pour vivre ma passion et en faire ma vie. Je l’envie d’avoir eu ce courage.


J’aimerais avoir ce genre de choses à raconter, mais rien de tout cela. Je ne vais pas dire, rien de passionnant, ce ne serait pas gentil pour mes parents qui ont tout fait pour rendre ma vie riche et passionnante et surtout pour faire de moi quelqu’un de passionné. Et ils ont réussi !

La première chose, et s'il ne doit m’en rester qu’une (hors mis ma femme et mes enfants bien sûr), ce sera celle-là. Ce sont les chevaux… Mon Papa qui a grandi dans une ferme à la campagne a toujours été un grand amoureux de ce noble animal et cette passion fait partie de l’héritage fort qu’il m’a transmis. C’est donc depuis ma plus tendre enfance que je vibre pour ces vieux compagnons.


Parallèlement, assez naturellement, j’aurais tendance à dire comme tous les petits garçons de l’époque, je me prends à rêver devant les Westerns (pas toujours de bon goût) que je suis un cowboy. Je grandis dans ce rêve, dans une époque où internet n’existe pas, de toute façon je n’ai des moyens que très limités et pourtant, je rêve d’avoir des vraies affaires de Cowboy. Et, encore une influence de mon père (merci Papa) qui m’a toujours dit "si tu n’as pas les moyens de faire faire, apprends à faire". Et là, je tombe sur une espèce de vieux journal qui a servi d’emballage.Celui-ci n’est autre que le catalogue d’un American Western dealer de l’époque, il y a plein de petites photos dessus !! Je pique le fer à repasser de ma Maman et je lui redonne une jeunesse. Depuis ce jour, cette ’’Bible’’ va m’accompagner partout. Je me mets à la recherche de cuir, j’en trouve un morceau, pas du tout adapté et qui me coûte un œil. De cette trouvaille naissent mon premier holster et ma première paire de ‘’Spur straps’’ que j’ai essayés de reproduire à partir des micro-photos de mon journal.

 

Le virus est contracté. S’ensuivent des années de (bonne) galère, je ne connais personne dans ce milieu, je ne parle pas un mot de la langue de mes héros, tous les livres sur le ‘’Leather-craft’’ et le ‘’Carving’’ sont écrits dans cette langue que je rêve de parler et que je ne lis même pas. Donc j’essaie de trouver les astuces, je traduis (en tout cas j’essaie à l’aide d’un dictionnaire) partiellement des passages de livres, quand en voyant les photos je me dis que le passage peut m’aider à progresser. Rien de ce que je fabrique ne paraît fini, mais je suis déterminé et je continue.

 

Comme je ne doute de rien, un jour je trouve un livre dont le titre est ‘’Saddle Maker’’, le livre dans la main droite, le dictionnaire dans la main gauche (pas pratique pour bosser) et me voilà parti dans la fabrication de ma première selle. J’ai mis à peu près 300 heures mais je l’ai finie. Le résultat ? Discutable ! Ca ressemble à une selle, elle a même quelques aspects assez sympas ! Mais étant cavalier, je vois bien que ce ne serait pas forcément rendre service à un cheval que de la lui poser sur le dos. Une particularité de cette selle, j’ai essayé de faire du tooling dessus et là vous allez rire : mon tooling est quasiment invisible. A cette époque, je ne savais même pas qu’il fallait mouiller le cuir pour le repousser. En fait je ne savais rien. Je suis lucide et je me rends compte que fabriquer une selle est un vrai métier. J’en arrive donc à quelques conclusions : il faut que j’apprenne à apprivoiser le cuir et il faut que je démonte des selles pour comprendre ce qui les compose et comment c’est monté.

Je me dis que pour apprendre à travailler le cuir, il faut que je redescende sur terre et que je me lance dans des réalisations plus accessibles. Donc, je persévère dans la fabrication de Chaps, de pattes d’éperons et autres accessoires Western.


Je reste comme ça dans mon coin, jusqu’au jour où je vais faire des rencontres.

La première est déterminante, celle de laquelle vont découler toutes les autres : Jean-Claude (Fil) et Jacqueline MARTIN de Western shop. Ce sont des vendeurs de chapeaux que je rencontre au salon du cheval de Paris. Fil est un vrai passionné de Western à la culture qui va bien, c’est le premier vrai bon ‘’Hats-Dealer’’ que je rencontre. Il deviendra d’ailleurs assez vite le seul en France à vendre du vrai bon matos old-time. Nos routes ne se sépareront plus et quelques années plus tard, des évènements font que nous allons commencer à faire les salons ensemble et par voie de conséquence nous allons faire plein de rencontres. Ce sont des personnes que je considère aujourd’hui comme un frère et une sœur.

Je fais un petit aparté. Vous avez remarqué ? J’ai dit ‘’nous’’. Cody, ma petite femme et la mère de mes deux enfants vient de rentrer dans ma vie. La cerise sur le gâteau, c’est qu’elle est encore plus dingue que moi des chevaux et du Western. Nous partageons tout et elle me pousse encore plus loin dans ma douce folie. Je ne veux plus en sortir et tant pis pour ma Maman qui attend désespérément que je sorte de l’adolescence et que j’arrête de jouer aux cowboys. Elle ne vivra pas assez vieille pour voir çà, moi non plus d’ailleurs.


Je reprends !

En parallèle à cette rencontre, un jour où je vais leur rendre visite au salon de Paris, je vais rencontrer Georges et Nathalie BRAIL. Je suis à la recherche d’une vraie bonne selle et je vais la trouver chez eux. Au delà de ma selle, je vais trouver des gens qui travaillent (bien) le cuir

 Je voudrais pouvoir partager la magie du moment où on empoigne un bout de cuir, et avec très peu de matériel, nous pouvons observer cette transformation dont  nous sommes à l’origine.  J’ai envie d’aller plus loin, de faire mieux.  J’ai eu la chance de rencontrer et d’échanger avec Pedro et Cary  de la TCAA. C’est mon Amérique à moi !!


Je ne suis jamais allé là-bas. Certains diront que je ne vis pas totalement mon rêve. Mais si, je le vis tous les jours. Je suis en plein dedans et pouvoir échanger quand j’en ai envie avec des hommes comme Pedro et d’autres, vaut tous les voyages d’une vie. Une parole du Dalaï Lama dit "La sensation d’être heureux ou malheureux dépend rarement de notre état dans l’absolu, mais de notre perception de la situation, de notre capacité à nous satisfaire de ce que nous avons".


Je veux partager avec vous mon premier moment avec Pedro, c’est assez anecdotique. Je me suis préparé à cette rencontre. Nos formateurs nous avaient demandé de venir avec un objet de notre fabrication pour appréhender notre niveau de maîtrise. Durant la semaine qui précède ce premier stage, je me mets à la fabrication d’une paire de chinks. Je mets tout mon cœur à l’ouvrage, et quand arrive le moment de présenter le fruit de mon travail, je suis assez fier et convaincu que je vais avoir, si ce n’est les félicitations, au moins les encouragements de mes professeurs. Pedro empoigne les chinks, jette un œil intéressé, et me fait part de sa conclusion. Je cite : "Il va falloir que tu te fasses copain avec ta machine à coudre ...". A la suite de quoi, il pose les chinks négligemment derrière lui et passe à autre chose !! Il n’a même pas vu mon repoussage ! Enfin c’est ce que je crois. Mais il l’a vu, le reste aussi d’ailleurs, et il en a même déduit ce qu’il peut m’apporter. Après un grand moment de solitude et de découragement, je repars encore plus motivé qu’avant. Le but n’est pas d’atteindre le niveau de Pedro, mais d’emprunter  le chemin et la démarche qui mènent vers la perfection.


Pourquoi cette anecdote ? Juste pour dire qu’il peut y avoir des moments de découragement et qu’il faut passer outre. C’est même souvent après un tel moment que nous pouvons observer une belle évolution. Je ne retiens de cette rencontre que tous les bons moments qui en ont résulté.

Vous avez remarqué, il n’y a aucune date dans mon parcours. L’important n’est pas de savoir quand nous sommes passés par un chemin mais qu’un jour nous y sommes passé. Finalement, je ne vous ai dit que très peu de chose sur moi, mais ce n’est pas important. Ce que j’ai envie de partager, ce n’est pas ce que je suis mais ce que je ressens et ce qui m’anime, ma motivation et ma passion.

Voilà, je préfère ne pas en dire plus au risque que vous ne me lisiez pas jusqu’au bout. Je voudrais juste demander pardon à tous ceux que je n’ai pas cités et qui pourtant m’ont influencé dans ma quête Western. Ils se reconnaîtront.


Michel Gigandet

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P
<br /> Woah!!!!!<br /> Et en plus tu écris surper bien, c'etait trop court, il va y avoir une suite j'espère?<br /> <br /> Tous ceux qui ne te connaissent pas ne savent pas ce qu'il manquent....<br /> <br /> Bisous à tous les 4<br /> <br /> The Gleize family<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Merci pour les compliments, ça fait toujours plaisir. Si tu veux une suite, jete un oeil au magazine ''NeWestern'' de Mars, J'y tiens une rubrique.<br /> <br /> <br />

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